42,8 % des logements de la région ont été hérités
La région de Dakar représente moins de 0,3% de la superficie totale du Sénégal, mais elle concentre environ 3,2 millions d’habitants. Cette « macrocéphalie » se traduit par des problèmes criards de logements. Les locataires ne cessent d’ailleurs de se plaindre de la flambée des coûts du loyer à Dakar, Sénégal. Pour diagnostiquer le mal, une Commission parlementaire a été même mise en place par l’Assemblée Nationale
Et donc pour fournir aux populations les informations dont elles ont besoin et éclairer les décideurs, l’Agence Nationale de la Statistique et de Démographie (ANSD) a mené une Etude Monographique sur les Services Immobiliers du Logement à Dakar. La coordinatrice de l’étude, Astou Dakono Ndiaye, dévoile les résultats de leur enquête riche en enseignements.
Le contraste est saisissant. Avec une superficie de 550 m2, soit moins de 0,3 % de la superficie du Sénégal, la région de Dakar loge la moitié des locataires du pays. Une situation qui exacerbe la lancinante équation du logement dans la capitale sénégalaise.
Pour tenter de percer le mystère, l’Agence Nationale de la Statistique et de Démographie (ANSD)a mené une Etude Monographique sur les Services Immobiliers du Logement à Dakar de (EMSILD). L’étude porte sur la région, à l’exception de l’île de Gorée et de la communauté rurale de Yène. La coordinatrice de l’étude Astou Dakono Ndiaye explique ce choix par le fait que la location est un phénomène essentiellement urbain. Dans les communautés rurales, la plupart des gens sont des propriétaires, selon elle.
Dans leur travail de recherche, les enquêteurs de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) ont planché sur le mode d’acquisition des logements à Dakar. Et ils se sont rendu compte que 42,8 % des logements de la région ont été hérités, 32,4 % ont été construits, 20,9 % ont été achetés clés en main et les 3,9% sont issus de donation.
L’équipe dirigée par Astou Dakono Ndiaye a dressé le profil des propriétaires de logements. Et elle a constaté une mainmise de la gent masculine sur le secteur de l’immobilier au Sénégal. En effet, 64 % des propriétaires sont des hommes. Et ils sont âgés en moyenne de 58 ans. Autre particularité, les propriétaires sont, dans une écrasante majorité des mariés, et 3% seulement sont des célibataires.
Les retraités, peloton de tête des propriétaires
Les enquêteurs de l’ANSD ont également passé au crible le parc locatif. Résultat, la plupart des propriétaires de logements mis en location sont des retraités avec un taux de 39,6%. 18% des propriétaires sont du secteur informel hors commerce et 17% sont des commerçants. Les autres propriétaires sont de l’administration publique.
Mais quelle est la catégorie socioprofessionnelle des clients ? Les locataires sont généralement de la profession libérale informelle avec un taux de 26,2 %. Ceux de la profession libérale formelle représentent un taux de 24 % et les employés du privé représentent 19,6 %. Les locataires âgés entre 35 et 44 ans représentent un taux de 29 % et ceux âgés entre 45 et 54 ans se retrouvent avec un taux de 26 %. En clair, plus de la moitié des locataires sont âgés entre 35 et 54 ans.
Les enquêteurs de l’ANSD ont dressé le profil des courtiers qui sont la croix de transmission entre l’offre et la demande de logements. Ils renseignent que les courtiers sont généralement des hommes qui ont atteint le niveau du secondaire et ils sont essentiellement des Sénégalais.
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